Les Français se mobilisent massivement, l’extrême droite convoite le pouvoir


PARIS, 7 juillet — Les électeurs français se sont mobilisés en nombre aujourd’hui pour le second tour d’une élection historique qui devrait laisser l’extrême droite comme principale force dans un Parlement profondément divisé.

À midi, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, quelque 26,63 % des électeurs s’étaient rendus aux urnes pour ce scrutin à enjeux élevés, soit le chiffre le plus élevé à l’époque depuis 1981.

L’ambiance est tendue en France, avec 30 000 policiers déployés pour éviter les troubles et les électeurs inquiets d’un éventuel séisme électoral qui bouleverserait le paysage politique français.

Dans le village de Rosheim, près de Strasbourg, Antoine Schrameck, 72 ans, « angoissé », dit craindre que la France ne connaisse « un tournant dans l’histoire de la République ».

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A Tourcoing, près de Lille, Laurence Abbad, une retraitée de 66 ans, craint des violences après l’annonce des résultats. “Il y a tellement de tension, les gens deviennent fous”, déplore-t-elle.

Le président Emmanuel Macron a convoqué des élections anticipées trois ans plus tôt, après que ses forces aient été battues lors du vote du Parlement européen en juin, un pari qui semble s’être retourné contre lui.

Le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, chef de file de l’extrême droite, est arrivé en tête du premier tour, le 30 juin, et est en passe de réitérer l’exploit lors du second tour, dimanche.

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Mais elle pourrait ne pas obtenir la majorité absolue qui obligerait Macron à nommer le lieutenant de Le Pen, le chef du parti RN Jordan Bardella, 28 ans, au poste de Premier ministre, quelques semaines avant que Paris n’accueille les Jeux olympiques.

Un parlement sans majorité absolue, avec un important contingent eurosceptique et anti-immigration, pourrait affaiblir la position internationale de la France et menacer l’unité occidentale face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Les responsables de l’Union européenne, qui apprennent déjà à traiter avec les partis d’extrême droite au pouvoir en Italie et aux Pays-Bas, surveillent de près la France.

Et à Rome, le pape François a choisi le jour du scrutin français pour mettre en garde contre « les tentations idéologiques et les populistes », ajoutant : « La démocratie n’est pas en bonne santé dans le monde aujourd’hui. »

Alors que le pays est en haleine, plus de 200 pactes de vote tactique ont été conclus la semaine dernière entre des candidats du centre et de gauche dans des circonscriptions pour tenter d’empêcher le RN de remporter la majorité absolue.

Cela a été salué comme un retour du « Front républicain » anti-extrême droite, convoqué pour la première fois lorsque Jean-Marie Le Pen, le père de Le Pen, affrontait Jacques Chirac au second tour de l’élection présidentielle de 2002.

Les sondages d’opinion prévoient désormais que le RN sera loin d’atteindre les 289 sièges nécessaires pour une majorité absolue à l’Assemblée nationale qui en compte 577, tout en devenant le premier parti. — AFP



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