Une semaine après le massacre de Moscou, les personnes en deuil expriment leur chagrin et leur colère


KRASNOGORSK (Russie), 30 mars — Une semaine après l’attaque terroriste la plus meurtrière survenue en Russie depuis deux décennies, les personnes en deuil devant l’hôtel de ville de Crocus ont exprimé un mélange de chagrin, de condoléances pour les morts et de colère.

Le groupe de rock russe Piknik était sur le point de se produire vendredi dernier lorsque des hommes armés ont pris d’assaut la salle, ouvert le feu et incendié, tuant au moins 143 personnes.

Au milieu de la tristesse et de la confusion, le Kremlin a reconnu que les « islamistes radicaux » avaient commis le carnage, arrêtant 12 personnes, dont les quatre attaquants présumés originaires du Tadjikistan.

Mais il a dirigé une grande partie de sa colère contre l’Ukraine, son ennemi juré. Il insiste sur le fait que Kiev a été intimement impliquée dans l’attaque, bien qu’elle n’ait fourni aucune preuve.

Publicité

A quelques pas du bâtiment incendié où les sauveteurs recherchaient les corps quelques jours auparavant, un monticule de fleurs, de notes manuscrites et de jouets continue de croître.

“Il y a sûrement quelqu’un d’Ukrainien, un oligarque ukrainien derrière tout ça”, a déclaré à l’AFP un homme à l’extérieur de la salle de concert.

“Les auteurs étaient des Tadjiks”, a déclaré une femme à proximité, “mais je suis sûre que celui qui a ordonné cela est l’Ukraine”.

Publicité

Kiev et ses alliés occidentaux ont qualifié d’absurdes les accusations selon lesquelles Kiev serait impliquée.

Les États-Unis avaient prévenu quelques semaines avant le massacre qu’ils surveillaient les rapports selon lesquels des extrémistes prévoyaient d’attaquer des rassemblements de masse, notamment des concerts.

Mais le Kremlin a rejeté les suggestions selon lesquelles il avait été prévenu à l’avance, exprimant sa pleine confiance dans ses services de sécurité, malgré les critiques sur leur incapacité à contrecarrer l’attaque.

“Priez pour les morts”

Le massacre a également relancé le débat sur la réintroduction de la peine de mort, une idée qui a trouvé la sympathie parmi certains législateurs russes radicaux.

“Je suis favorable à l’introduction de la peine de mort dans de telles situations”, a déclaré Katerina, une employée de restaurant de 29 ans.

« Tout le monde serait responsable devant Dieu », a-t-elle déclaré.

Un prêtre de l’église Saint-Nicolas, un bâtiment orthodoxe sans prétention surplombant la salle de concert, a adopté un ton plus conciliant.

« Soyez attentif à vous-même et à vos proches », a-t-il déclaré.

« Le plus important c’est de s’aimer. Quand on vit amoureux, c’est plus facile.

Lorsqu’on lui a demandé qui, selon lui, était derrière l’attaque, il a répondu : « Je ne sais pas ».

Varvara Nikitina, une femme au foyer de 33 ans, a déclaré qu’elle était là pour « prier pour les morts ».

“Je suis venue ici aujourd’hui pour faire mon devoir”, a-t-elle déclaré à l’AFP.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n’a donné aucune indication que le président Vladimir Poutine envisageait de rendre visite aux membres des familles des personnes tuées ou de se rendre sur les lieux du massacre.

Le dirigeant russe a été vu la semaine dernière allumer une bougie pour les victimes dans une église de Moscou, mais il ne s’est pas rendu sur les lieux de l’attaque ni n’a rencontré publiquement aucune victime.

“Si des contacts sont nécessaires, nous vous en informerons”, a déclaré Peskov lorsqu’on lui a demandé si Poutine envisageait de rencontrer les familles des morts. -AFP



Source link